vendredi 17 juillet 2015

D'un bout à l'autre de la Russie!

Reprendre la route après ces deux semaines en famille, n'est pas une chose aisée d'autant plus que la suite de nos aventures en vélo est toujours remplie d'incertitude. Quoi qu'il en soit, maintenant il est temps pour nous d'entamer le chemin du retour et de revenir vers l'Europe.


La famille de Marie est repartie, nous voilà de nouveau installés dans l'appartement de Bilegt avant de nous diriger vers la Russie. Le visa russe en poche, nous partons d'Ulan Bator très tôt, direction Ulan Ude en bus. Ce dernier dispose des plus petites soutes que nous n'ayons jamais vu depuis le début, ce qui n'est pas idéal pour charger 2 vélos, mais les chauffeurs sont sympas et ne nous demanderont même pas de supplément, ouf !!!
Arrivés à la frontière Russe, le stress est à son comble ! Nous avions entendu que ce passage était vraiment pénible et bien nous allons être servi.
Une douanière Russe s'introduit dans le bus et nous braque une arme intergalactique sur nos têtes... « Haut les mains, ceci est un....contrôle de température, toute personne ayant une température au-dessus de la normale se verra refuser l'entrée sur notre sol... »
Gloups, finalement nous passons avec brio le contrôle, par contre la Suisse Allemande juste devant nous est malade comme un chien et retient l'attention de
la douanière...
Puis vient le passage aux rayons X de tous les bagages y compris les vélos que nous devons sortir des soutes...2h sera nécessaire pour contrôler minutieusement le bus mais ce n'est rien comparé aux 6h d'attente si on avait pris le train !


Changement de décor car dès les premiers kilomètres en Russie, la Taïga est omniprésente, finit la steppe désertique. Après 12 heures de voyage, Ulan Ude n'est plus qu'à quelques kilomètres.
Alexander est notre hôte de ce soir, mais trouver son adresse, n'est pas une chose facile car nous n'avons aucun moyen de le contacter. Mais plusieurs passants viennent à notre secours et nous sommes étonnés de l'aide des gens rencontrés dans la rue ! Nous trouvons finalement Alexander, un sympathique russe ou plutôt bouriate, d'une quarantaine d'années. Après une douche revigorante, il nous amène visiter un peu son quartier. 2 bières et un verre de Cognac nous aideront à plonger dans le monde des rêves !

Calés sur l'emploi du temps de professeur d'Alexander, nous partons nous balader un peu en ville. On remarque déjà de nombreux changements par rapport à la Mongolie, à commencer par les habitants. Ici, nous avons retrouvé les visages pâles et les petites têtes blondes aux yeux bleus, un sacré contraste avec l'Asie, où tout le monde est brun aux yeux marrons !


Dans l'après-midi, nous partons visiter le monastère Bouddhiste dominant la ville. Bizarre de trouver ce type de monastère alors que les Russes ont ravagés tous ceux de Mongolie...


Puis dans la soirée, nous retrouvons Alexander et un de ses ami, qui nous conduisent à quelques points de vue, avant de renter manger des Buzz Russes et vider une bouteille de Vodka !

Le lendemain, Alexander nous amène très tôt à la gare de bus car nous avons planifié une petite excursion au Lac Baïkal de deux jours. Cela serait dommage de manquer cette occasion alors qu'on est si près !


Arrivés à Ust-Bargouzine, au bord du lac, nous nous faisons conduire à un homestay réputé dans le village. 


La propriétaire nous installera dans une cabane en bois dans son jardin, c'est assez rustique mais super mignon !


Voulant profiter du soleil, nous partons découvrir les plages le long du lac ou plutôt devrai-je dire la Mer de Baïkal tellement celui-ci est ENORME (plus de 600 kilomètres de long) ! 


Le vent souffle vraiment fort, et de nombreuses vagues s'écrasent sur le rivage ce qui rend la confusion encore plus forte ! Ce lac, situé au-dessus d'un rift, est le plus profond du monde et atteint 1630m !!!! Vertigineux... 


Ce lac, dans quelques millions d'années, deviendra le 6ème océan du monde, scindant le continent Asiatique en deux parties.


A notre retour, les propriétaires nous offrent le Banya (bain russe), mais contrairement au sauna Suédois, ici on utilise de la chaleur humide. Nous entrons dans une pièce tout en bois où un poêle surchauffe des pierres et sur lesquelles nous balançons de l'eau pour se faire suer. 


Ensuite, nous nous fouettons avec des branches de bouleaux afin d'éliminer les toxines ! Enfin nous nous douchons à l'eau fraîche avant de recommencer le cycle !! Un bonheur !


Après une nuit froide dans notre petite hutte, nous partons à pied vers le parc national avec la ferme intention de gravir le sommet culminant à 1800m au dessus du lac. 


Les montagnes semblent proches mais il y a tout de même une vingtaine de kilomètres à parcourir. Ne disposant pas de véhicule, nous essayons le stop qui fonctionne très bien !
Malheureusement, nous ne pourrons pas atteindre le sommet car c'est nous n'avons pas assez de temps devant nous pour cette grosse rando, mais la vue à 900 mètres d'altitude nous offre déjà un super panorama sur la péninsule. 


Petite pause pique-nique à contempler cet énorme lac et prendre conscience de notre chance unique d'être ici. Nous ne serons pas assez courageux pour la baignade dans l'eau qui est vraiment froide (on est breton, mais quand même!).


Retour à Ust-Bargouzine en stop, avant de profiter une nouvelle fois du Banya et de goûter à un Omoul, poisson du lac, grillé au barbecue gentillement offert par le proprio!


Revenus à Ulan Ude, nous passons une soirée karaoké avec une amie à Alexander où nous chanterons « Belle » de Notre-Dames de Paris, très populaire en Russie !!


Le lendemain, après avoir dit au revoir à notre hôte, nous nous dirigeons vers la gare afin de prendre le Transsibérien. Grâce aux conseils de Thomas et Estelle, qui sont passé par là il y a quelques jours, nous convertissons nos billets électronique en billet normaux et achetons directement un billet supplémentaire pour nos vélos (moins de 5€/vélo). Nous apprenons que le train n'entre en gare que 30 minutes avant le grand départ alors lorsqu'il arrive, nous nous dépêchons de démonter les vélos et de les mettre dans une housse. 


Les Pravadnitsa se détendent un peu lorsqu'on leur montre que nous sommes en règle avec nos billets pour les vélos. Mais le plus dur reste à faire, à savoir le chargement des vélos au dessus des banquettes mais nous nous faisons aider par un gentil monsieur. C'est parti pour 3 jours et 4 nuits sur la ligne mythique du Transsibérien.


Mais pourquoi un si long trajet en train alors que l'avion est bien plus rapide ?
Eh bien parce que prendre l'avion avec les vélos est une vraie galère, et il faut souvent payer des taxes supplémentaires, si bien que ça revient vite assez cher. Pour le train, il faut avoir du temps devant soi, certes, mais c'est une solution assez économique, et ce qui est important pour nous c'est aussi la lenteur de ce moyen de transport ! Eh oui, après plusieurs mois passés en Asie, il nous semble important de revenir « doucement » vers l'Europe. 


Le train est idéal car nous évoluons lentement et on a le temps de prendre conscience du changement de continent sans que ce soit trop brutal.

Nous avons opté pour la Platzkart (3ème classe) pour des raisons économiques (un peu plus de 100€/personne pour aller jusqu'à Moscou). Et nous ne regretterons pas ce choix car c'est aussi un très bon moyen pour rencontrer les Russes et autres voyageurs ! 


Au fil des journées, le contact s'instaure, les habitudes s'installent avec un paysage de Taïga qui file au travers des fenêtres ! Heureusement, il règne une bonne ambiance dans notre wagon, aidée par les nombreux enfants.


Nous disposons de couchettes latérales supérieures, ce qui n'est pas la meilleure place, mais nous avons de supers voisins qui nous laissent une place pour nous asseoir dans la journée !

Le quotidien est rythmé par les pauses dans les gares où nous pouvons nous dégourdir les jambes et faire quelques provisions. Mais le repas principal restera les nouilles chinoises sans goût accompagnées de saucisses, tomates et de choux roses fluo !! 


Eh oui, pas facile de varier les plaisirs avec pour unique cuisine, le Samovar (machine située au bout du wagon, fournissant de l'eau brûlante à volonté!).
Certains voisins nous quittent, aussitôt remplacer par de nouvelles têtes. 


Les pravadnistas se relaient jour et nuit afin de faire régner l'ordre dans leurs wagons, malheureusement les nôtres ne seront pas enclin à rigoler...


Nous nous lions d'amitié avec nos voisins Tadjiks parlant un peu Anglais qui nous apprennent le jeu de cartes nationale Russe. 


Les enfants du wagon nous offrent les bracelets qu'ils font pendant le voyage et nous apprennent quelques rudiments de russes.

Manger, lire, boire du thé, jouer aux cartes, manger, dormir et ainsi de suite ! Les journées se ressemblent mais finalement ça passe assez vite quand même. Le plus dur reste le décalage horaire car nous remontons le temps. Chaque journée se voit allongée de deux heures...dur, dur ! D'autant plus qu'à cette latitude et à cette époque de l'année, le jour se lève très tôt et finalement il ne fait jamais vraiment nuit. Il faut rajouter à ça que personne ne sait vraiment quel heure il est, à l'endroit où nous sommes. Certains utilisent l'heure d'Ulan Ude, d'autres l'heure locale, ou encore l'heure de Moscou qui est l'heure utilisée dans toutes les gares, même si il y a 5 heures de décalage ! Enfin bon c'est un sacré bordel et on est vraiment désorienté, c'est une drôle de sensation !
90 heures de train, c'est long, c'est vrai, mais nous garderons un très bon souvenir de cette expérience de voyage inédite en ce qui nous concerne, et qui nous aura permis de revenir vers l'occident tout en douceur !

Finalement après une courte 4ème nuit, nous touchons au but, Moscou ! 


Débarqués à 4h du matin, cela n'empêchera pas Ivan, notre Warmshower, de venir nous chercher en voiture !
Nous sommes tombés sur un triathlète expérimenté. Nous faisons pâle figure face à ce qu'il va entreprendre dans quelques jours, à savoir 4000 kilomètres en 40 jours de Budapest jusqu'à Lisbonne en passant par la France...Gloups, avec des journées de 150 kilomètres ou plus, cela ressemble plus à une course qu'à une découverte du patrimoine mais il en faut pour tout les goûts ! Cela n'enlève rien à la gentillesse d'Ivan, qui sera un hôte très attentif durant ces 3 jours à Moscou.


Après avoir fait connaissance et pris un bon petit déjeuner, nous partons vers le centre ville afin de visiter à pied cette jolie capitale qui nous aura vraiment étonnée. 


Étonnés de part tous ces espaces verts, ces russes accueillants, ces monuments historiques, nous sentons que nous sommes de retour vers l'Europe, même si nous n'avons pas encore franchit la frontière. 



Nos pas nous auront guidé vers l'immense Place Rouge, près du Kremlin ainsi que de la Cathédrale Basile le Bien Heureux. 


Un petit tour dans le prestigieux centre commercial Goum qui ferait pâlir les Galeries Lafayette !

Le lendemain, Marie consultera une ostéopathe française installée à Moscou, afin de mettre toutes les chances de notre côté pour remonter sur nos destriers après Saint-Petersbourg... 



S'en suit une promenade de 25 kilomètres à pied guidée par Ivan à travers les nombreux parcs de la ville dont la palme revient au Parc Gorki, où se donne RDV tous les moscovites. Un film Français au cinéma, que je ne vous conseille pas, clôturera la journée à 4h du mat'. 


Bizarrement à cette époque de l'année le soleil ne se couche pas, ce qui rend difficile de trouver nos repères !


Sur les conseils d'Ivan, après une courte nuit, nous prendrons le somptueux métro tout en marbre de Moscou pour aller marcher dans un parc en dehors du centre-ville où vivait auparavant la femme du Tsar. 


A notre retour, nous décidons d'acheter de quoi faire de bonne crêpes Bretonnes mais je me plante de farine, si bien que les crêpes auront un petit goût bizarre mais elles seront toutes mangées, accompagnées d'un Beaujolais Nouveau apporté par un couple d'amis à Ivan !


Nous vous écrivons en ce moment en face de la gare de Moscou, en attendant notre train qui nous amènera dans la nuit jusqu'à Saint Petersbourg où nous devons nous faire accueillir par un couple Russe parlant Français. Mais ceci est une autre histoire !


4 commentaires:

  1. Question super méga importante : C'est quoi le film français à ne pas voir ? Juste par curiosité, des fois qu'on aurait l'idée sotte et grenue d'y aller...

    Au fait, vous ne saviez pas qu'il est interdit de prendre des photos dans le métro à Moscou ? Vous avez risqué quinze ans de goulag, inconscients ! Remarquez qu'il est aussi interdit de prendre des photos dans le métro parisien, mais le risque est moindre, seulement quinze ans sans galettes de sarrasin.

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  2. Eyh les cyclos le film s'appelle Journal d'une femme de chambre.... N'y allez pas, c'est un navet! Ouf on a échappé au goulag mais encore plus on aura de nouveau le droit aux galettes saucisses!! Eyh psst, le retour est prévu le 1er Aout alors si vous voulez rouler quelques jours avec nous, redites nous, on prendra le canal d'Ile et Rance donc c'est tout plat pour Irène!!Allez Kenavo les potos!

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  3. Et moi j'aurais bien voulu voir une vidéo du karaoké. Notre dame de paris version breton .... j'aurais bien voulu voir ça.
    Savourez les derniers jours de votre périple. Je pense que vous pouvez être contents et fiers de vous.
    A bientôt peut-être sur le sol Breton. Sylvie

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  4. Dans mon imagination, le transsibérien était un train de luxe. Je vois qu'il transporte aussi des 3èmes classes. 3 jours et 4 nuits: combien aurait-il fallu de livres à Yann pour ce trajet ? Nous aussi, nous aurions bien aimé entendre David imiter Garou. Bisous et à tout de suite.
    Louis et Armelle

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